mercredi 13 juillet 2011

Once upon a time in the west - jour 5 - Mesa Verde, Silverton, Colorado


Mesa Verde National Park, Colorado - Cliff Palace










Voilà à quoi ressemble le plateau et la mesa. Vous avouerez que pour s'installer là, faut avoir un grain.





Vous pourrez pas dire que vous n'avez pas vu une photo de Durango...

La vue depuis Molass Pass, 10899 feet (3320 m)



Kikoo la marmotte à ventre jaune (grosse comme un petit chien, le machin)




C'était trop beau, je ne sais pas si ça se voit alors j'insiste.










"High Noon Hamburgers", meilleure enseigne du monde. Pour les ignares c'est le titre original du Train Sifflera Trois Fois.



Silverado Outfitters, si loin d'Urban Outfitters




Moi j'adore les trains, voilà.






"Blair Street Whorehouse" =), the good ol'days



On a mis le réveil tôt pour mettre le cap sur le sud. L'objectif de la journée est la visite de Mesa Verde National Park, situé à l'extrême sud-ouest de l'état du Colorado. Il s'agit d'un grand parc naturel situé en altitude, et dont la particularité est d'abriter des habitations Anasazis très bien conservées. Les Anasazis sont les ancêtres des Indiens pueblos de la région. Ils sont appelés pueblos car contrairement à d'autres tribus connues, dans les grandes plaines par exemple, ils sont sédentarisés depuis très longtemps et n'habitaient pas des tipis mais dans des maisons en dur.
La route est longue mais belle, on longe le parc de Canyonlands, notamment the Needles. La végétation change ensuite du tout au tout: on était dans un désert caillouteux et l'on se retrouve dans de vertes prairies de montagne, avec vaches et fermes. Le contraste est saisissant, pas désagréable, car on a mangé notre lot de poussière ces 3 derniers jours. On arrive à Mesa Verde par Cortez, ville sans intérêt où nous passerons la nuit. C'est sympa tous ces noms hispanisants, ça nous dépayse pas mal. Une Mesa, pour ceux qui n'entravent rien à la langue d'Iker Casillas et Fernando Torres, c'est littéralement une table. Cela désigne en géologie ces bizarreries qui font beaucoup pour la renommée de l'ouest: des vallées surmontées par des montagnes à la tête toute plate. Pour atteindre Mesa Verde (je ne vous fais pas l'affront de vous traduire "verde"), il faut donc après l'entrée du parc grimper sur le haut de ce plateau. On est à environ 2500m, mais comme on part de 2000, hein, on a l'impression de se faire une grosse colline.
Le parc en lui-même n'est pas très intéressant, c'est plein de petits buissons verts, souvent calcinés. La végétation est très répétitive et on se demande bien ce qu'ont pu foutre des Indiens à venir s'installer ici. Il y a plusieurs sites à visiter et il faut faire la queue pour acheter un ticket pour les plus beaux. On n'est pas très en avance, on a donc deux heures à tuer avant la visite de Cliff Palace, le plus connu des sites. A noter tout de même que le tout est inscrit au Patrimoine Mondial de l'Humanité de l'Unesco.
Je dis ça, je dis rien, t'as qu'à voir comment c'est beau.
Effectivement, c'est dingue. Les Indiens étaient en fait installés sur le plateau auparavant. Et comme les femmes (ben tiens...) en ont eu marre de se faire des allers retours dans le canyon pour aller chercher de quoi boire (y a pas bezef de cascades dans le coin, vous pouvez me croire), et d'avoir le cul gelé la moitié de l'année sur un plateau venteux, elles ont dit "les gars, va falloir vous bouger, y a des genres de auvents là juste en-dessous, alors si vous voulez de l'eau fraîche dans le pastis, sois vous vous bourrez le chemin vous-même, soit vous nous construisez un 3 pièces loggia juste là". Et que croyez-vous qu'il arrivat?
Tout ça pour dire que pour accéder à ces merveilleux villages, il faut descendre pas mal de marches et admirer le courage de ceux qui le faisaient par des chemins où une chèvre refuserait de passer, grâce à des marches taillées dans la pierre. Le coin étant totalement paumé, il ne s'agissait donc pas du tout pour eux de se cacher d'éventuels ennemis, ils n'ont jamais trouvé assez fou pour s'installer à moins de 50 bornes d'eux.
On a eu droit à une visite guidée par une ranger très sympa, très américaine, qui demandait aux enfants de répondre aux questions, mais moi je connaissais les réponses et en gros j'avais pas le droit de les donner, je vous jure, la vie c'est vraiment de la merde, des fois.
On est restés un bon moment, à faire des oh et des ah, à voir des kivus (si tu sais pas ce que c'est, tu cherches) etc...Comme on avait auparavant visité un autre site en libre accès, on a ensuite décidé qu'on en avait assez vu (milieu de l'après-midi quand même), et j'ai eu l'excellente idée d'aller faire un tour pas du tout sur notre chemin, à Durango.
Ce patelin est connu pour être une authentique bourgade de l'Ouest, et à mon avis, on n'était pas les seuls à être au courant, parce qu'il y en avait, des trucs à touristes. D'ailleurs, on nous a dit de ne pas manquer à 19h30 le gunfight organisé à l'extérieur du saloon, le Diamond Belle, ou un truc de ce genre. On n'a pas été très convaincus, d'autant moins qu'on nous avait vanté la bourgade de Silverton, ancienne ville minière située à une bonne heure et demi de route, dans les Rocheuses. On demande à une Anglaise qui tenait un mini-office du tourisme si ça vaut le coût d'y aller, vu qu'il est assez tard, tout ça, et là elle nous répond un grand YES qui achève de nous convaincre. Allez hop, ni une ni deux, on prend la caisse, on grimpe, grimpe, grimpe, on croise marmottes, cascades, deux cols à plus de 3000m, arrêt photo obligatoire, coucougnettes qui rétrécissent brrrrrr, et au détour d'un virage, une vallée de rêve et ce patelin. Vrai, il n'y a qu'une rue goudronnée, et les autres sont encore en terre battue. Bien sûr, quelques concessions au tourisme, mais dans l'ensemble, la ville est dans son jus, avec sa prison, ses saloons, tout! Le soleil se couche, c'est formidable, on va à la gare, d'où part une antiquité à vapeur qui dessert Durango en...4h...
Il est temps de redescendre car il reste 3 bonnes heures de route! En chemin, on se fait une petite pizza pas dégueue à Durango. On la finit dans la voiture, histoire de ne pas trop traîner. Là, Géraldine se tache (j'ai envie de dire "évidemment", mais je me retiens). Et de me dire "toi t'as vraiment de la chance, tu te tâches jamais". Et là, évidemment (je l'ai dit) PLAF LA SAUCE TOMATE. RAAAAAAH PUUUTAAAAAAAAIN.
Je l'engueule tout ce que je peux en lui disant qu'elle m'a porté l'oeil, normal. Et elle se marre en plus. On finit par arriver à Cortez, rincés de chez rincés. Il y a une piscine, mais franchement, on l'a juste regardée d'un oeil morne et on est allé s'écrouler. Une bien bonne journée.

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